Conflits dans une industrie minière florissante

Publié le par Christophe

  

  

2 septembre 2006 - Les compagnies minières pour la plupart étrangères qui extraient du cuivre, du minerai de fer ou de l'or au Pérou et au Chili, connaissent une activité florissante grâce au boom des cours des métaux mais sont soumises à la pression croissante de mineurs réclamant leur part du gâteau et de communautés sensibilisées à l'écologie.


Deux conflits ont connu leur épilogue cette semaine l'un au Chili, à Escondida, plus grande mine de cuivre au monde et l'autre à Yanacocha, au Pérou, où se trouve le gisement d'or le plus important d'Amérique latine.
La grève à Escondida, dans le désert d'Atamaca (nord du Chili) a duré 25 jours et s'est terminée vendredi par un accord entre les 2.000 mineurs et direction pour une hausse de 5% des salaires et un bonus de 16.600 dollars.
Le bras de fer s'est traduit pour le propriétaire du site, l'anglo-australien BHP Billiton, par des pertes supérieures à 300 millions de dollars. La mine a tourné au ralenti pendant le conflit avec une production réduite de moitié alors qu'elle fournit 8% du cuivre produit dans le monde (avec 1,3 million de tonnes par an).
Les conditions de travail n'ont rien à voir avec l'esclavage du milieu du 20ème siècle et les mineurs d'Escondida sont considérés comme les mieux payés du Chili. Mais ils réclament leur part des bénéfices énormes engrangés par le secteur alors que le cours du cuivre a triplé depuis trois ans.
Pendant le conflit, BHP Billiton a annoncé un bénéfice net record de 10,45 milliards de dollars sur l'exercice achevé en juin, contre 6,4 milliards l'année précédente.


A Yanacocha, appartenant au groupe américain Newmont, ce sont les techniques d'exploitation de l'or qui étaient incriminées. Des habitants du village voisin de Combayo ont bloqué la semaine passée la route d'accès au site pour réclamer des mesures de protection des rivières et de leurs cultures de la pollution au mercure.
La Oroya, 31.000 habitants, ville du centre du Pérou près de laquelle le groupe américain Doe Run exploite une mine de métaux, est considérée comme la plus polluée du pays notamment par le plomb avec 99% des enfants touchés.


"Il n'est pas facile dans un pays en voie de développement de trouver un équilibre entre l'exploitation (des matières premières), la création d'emplois et la préservation de l'environnement", a souligné M. Lagos.
Pour l'expert péruvien Marco Arana, "la population est de moins en moins disposée à sacrifier ses ressources en eau (et son environnement) pour des bienfaits économiques souvent très maigres" et "les communautés s'organisent pour défendre leur droit à vivre dans un monde sain".

  

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